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BAC : une élève apporte son poids en nourriture

Quelle surprise pour les professeurs quand Camille F. est arrivée ce matin avec un chariot rempli de nourriture. Bonbons, gâteaux, boissons, tout y était. Lorsqu’on l’a interrogée sur sa motivation, celle-ci a répondu que «  pendant 4h, il fallait bien passer le temps. ».  Des élèves médisants ont hurlé au sabotage, à cause du bruit qu’elle allait causer durant l’épreuve. Cet incident est la conséquence d’un mouvement né depuis ces dernières années.  A l’approche du BAC, nous assistons à une véritable transformation des élèves. Des rituels obscurs se mettent en place, avec, comme on vient de le voir,  des cas extrêmes. Pour vous, Lecthot vous liste les pratiques les plus flagrantes :

Ficher, ficher, ficher

fiches(c) Sara Pelinq

Jamais les petits cartons bristols n’auront été aussi populaires qu’une ou deux semaines avant le BAC. Les élèves, toujours par crainte de ne pas savoir assez leurs leçons – ou, avouons-le, parce qu’ils les découvrent-  se mettent généralement à ficher tous leurs cours depuis le début de l’année.  Le taux d’assurance pour l’épreuve est proportionnel au nombre de couleurs sur la fiche. La légende raconte que certains chevronnés fichent même leurs fiches, réduisant leurs cours à quelques mots incompréhensibles pour le commun des mortels. Si je vous dis « P ALRDTP 1906 GRA » ?  Proust a écrit A la recherche du temps perdu en 1906 et a été publié par Grasset bien entendu.

Se plaindre

se-plaindre(c) Sara Pelinq

Un élève qui passe le BAC a, pendant une semaine, tous les droits. De toute manière, les sujets ne sauront jamais ce qu’il a révisé, une question sera mal formulée, bref, il aura toujours de quoi se plaindre. Et non, les anciens n’aident pas, en disant que

le bac c’est vraiment trop facile

parce que là, tout de suite, cher candidat, tu ne la vois pas la facilité.  L’élève de type «  j’ai tout raté » est particulièrement irritant pour ses camarades. C’est généralement celui qui aura son BAC, et en plus avec une mention, mais il se plaint de ne pas avoir pu finir sa dixième page, alors que toi tu en as péniblement rempli quatre, parce que le sujet d’invention « Flaubert s’installe à la campagne » t’inspirait pas vraiment.

Faire des statistiques dignes d’Einstein

statistiques(c) Sara Pelinq

Essayer de deviner le sujet en avance permet de rassurer les élèves – et légitimer secrètement le fait de sauter des chapitres – notamment pour l’Histoire-géo ou le Français.  Trouver la thématique qui va tomber relève de la logique : celle de l’an dernier est à exclure, et on ne peut pas tomber sur les mêmes sujets que hors métropole. Mais certains poussent le vice plus loin : essayer de faire coïncider une date anniversaire, un événement récent avec un des potentiels sujets par exemple. Ou ces célèbres sujets « qui ne tombent jamais » mais qu’on révise quand même, comme la poésie ; il paraît que certains font des cauchemars sur les Calligrammes de notre cher Apollinaire.

Ramener de la nourriture pendant les épreuves

nourriture-pdt-epreuve(c) Sara Pelinq

Comme l’a prouvé Camille F, les élèves ont tendance à se transformer en véritable ventre sur pattes pendant les épreuves.  Alors qu’ils arrivent parfaitement à tenir sans nourriture pendant 2 à 3h durant les cours, les candidats ne tiennent pas plus de 20 minutes sans grignoter quelque chose pendant les épreuves. Chaque année, les provisions deviennent de plus en plus importantes. Des rares cas de sandwichs ou de Macdo ont été également rapportés. Attention, si vous amenez quelque chose qui fait des petits bruits horripilants quand on l’ouvre, je ne vous garantis pas que vous sortirez vivants de l’épreuve.

Inventer des citations

citations(c) Sara Pelinq

Particulièrement vrai pour l’épreuve de Philo ou de Français. On ne doute pas de votre sérieux durant vos révisions, mais on a tous eu également ce fameux trou de mémoire, sur un bout d’une citation. Dans ces cas-là, on l’abrège, ou on l’arrange à notre sauce, en espérant que ça passe. La fameuse tirade de Cyrano d’Edmond Rostand :

c’est un roc, c’est un pic, c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? C’est une péninsule !

peut rapidement devenir :

c’est un pic, c’est un roc, c’est une péninsule !

mais l’idée est là, alors on soutient. Pour les plus téméraires dans l’exercice de style, vous pouvez également jouer à placer un mot précis dans votre copie. La qualité de la copie doit primer bien entendu, cela reste quand même un examen.

Refaire l’épreuve à la sortie

refaire-epreuve(c) Sara Pelinq

Délivrance pour les uns, hantise pour les autres.  Cette pratique est à double tranchant, mais tout le monde la pratique : c’est tellement bon d’entendre qu’on a mis la même chose que sa voisine super forte. Les plus masochistes iront jusqu’à regarder les corrigés sur Internet. Néanmoins, se rendre compte qu’on a loupé quelque chose juste après l’épreuve peut s’avérer très déstabilisant :

Comment ça, le Rouge et le Noir ne sont pas deux livres différents ?

et il faut rebondir pour se concentrer sur l’épreuve suivante.

Aurore Béra

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