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Entretien avec Aliocha Boi

Aliocha Boi est un jeune photographe, passionné d’architectures urbaines. Le photographe laisse libre cours à ses élans, lors de ses promenades dans les rues de Paris, entraînant ses abonnés dans des lieux insolites de la capitale.
Depuis 2013, l’artiste expose ses clichés sur son compte Instagram, qui compte aujourd’hui plus de 75.000 abonnés.

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Lecthot : Vos photos en quelques mots…

Aliocha Boi : La matière première de ma photographie provient de l’environnement urbain, qu’il soit moderne ou défraîchi. Je pense que mes photos sont très géométriques et contiennent souvent des tons sombres. Géométriquement sombres, cela pourrait être une bonne manière de les décrire.

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L : Quel est à vos yeux le rôle de la photographie ?

A.B. : Le rôle le plus important de la photo est selon moi de capturer un moment qui passe et qui n’est pas reproductible. C’est pour cela que la photographie de rue est si forte mais cela peut aussi fonctionner pour la photographie urbex (l’exploration urbaine), car le but est de prendre en photo des lieux qui sont éphémères, souvent sur le point d’être restaurés ou détruits.

L : Avez-vous eu des évolutions clés dans votre travail ?

A.B. : Comme tout art, je pense que l’approche photographique évolue avec le temps et grâce aux expériences que l’on vit. Avoir une communauté grandissante ces dernières années sur Instagram m’a fait grandement évoluer dans le sens où, quand on a un public à toucher, il faut être de plus en plus exigeant et donc privilégier la qualité à la quantité. L’évolution se fait naturellement.

L : Les photos qui vous tiennent le plus à cœur …

A.B. : La première est celle d’un homme sans domicile fixe, connu dans les environs de Chatelet pour nourrir les pigeons. J’ai toujours trouvé cette personne fascinante, de par la relation qu’elle entretient avec ces volatiles. Le voir entouré par ces centaines de pigeons affamés dansant autour de lui, je trouve cela intense. Son regard au moment de prendre la photo est également très fort.

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L’autre image a été faite à Londres. J’aime cette photo à tout point de vue. La pureté des lignes, la lumière, la couleur orange du t-shirt du petit garçon qui se mêle avec celle du métro derrière. Je trouve qu’elle a un côté harmonieux.

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Pour la dernière, je choisirais un endroit, toujours à Londres, très géométrique, où la symétrie en est exacerbée.

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L : La photo qui vous a le plus marqué ?

A.B. : Cette photographie d’Henri Cartier-Bresson est un classique, mais elle m’a toujours marqué. Je suis fasciné par la structure géométrique qui s’en dégage, avec ses lignes et mouvements complexes.

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L : Une anecdote particulière autour de l’un de vos clichés …

A.B. : En voulant photographier un homme dormant dans la rue, j’ai vu qu’il lisait un bouquin sur les nombres premiers. J’ai commencé à lui poser des questions et on est passé d’une simple photo à une conversation fort intéressante, quoi qu’un peu décousue, sur les mathématiques.

 

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