La qualité d’un travail peut souvent dépendre des conditions dans lesquelles celui-ci a été effectué. Pour le métier d’écrivain, ce n’est pas différent. Il faut un bon espace pour écrire, propice à la productivité et/ou à l’inspiration. A vous de voir ce qui vous conviendra le mieux.
Chez soi, à son bureau
C’est l’option choisie par la plupart des écrivains. En effet, vous vous sentez libre et à l’aise dans cet endroit personnel et intime, avec tout ce qu’il vous faut à portée de main : vos stylos, cahiers, livres, votre ordinateur, dictionnaire, le café, les biscuits à grignoter, etc. Attention, il est cependant très facile d’être distrait, alors éteignez votre téléphone, et mettez peut-être des boules quies si vous vivez avec des personnes plutôt bruyantes. Il est également préférable de ranger votre bureau avant de vous mettre au travail. Eh oui, car même si vous adorez dire aux personnes qui critiquent votre bazar qu’il est prouvé que les gens désordonnés ont une bonne santé mentale, il est également prouvé qu’un endroit clair et rangé favorise la productivité. Et puis d’ailleurs, pourquoi cette fierté à être sain d’esprit ? N’est-il pas bien connu que les génies ne le sont justement pas ?
Au lit
Un endroit pour feignant ? Possible. Mais il faut avouer que c’est un endroit bien confortable. Sans compter que c’est parfois la nuit juste avant de s’endormir que les meilleures idées nous viennent. Avoir un papier et stylo à portée de main, sur la table de chevet ou sous l’oreiller, comme Nabokov, est donc fortement recommandé. Inutile de vous dire que vous retranscrirez l’idée géniale qui vous est venue le lendemain matin ; dans la plupart des cas, vous ne vous en souviendrez pas. Et pour ceux qui pensent que vous êtes en train de faire la sieste au lit, dites-leur que c’est comme ça qu’écrivait Voltaire le matin. D’ailleurs, écrire tôt le matin permettrait une plus grande créativité, car au réveil, dans la chaleur et le confort du lit, l’esprit est encore entre rêve et réalité. Il faudra cependant vous lever à un moment donné, sans quoi vous risquez inéluctablement de vous rendormir…
Exemples d’écrivains pour qui ça a marché : Marcel Proust, James Joyce, George Orwell, Truman Capote…
Au café
Si le brouhaha et le va-et-vient vous stimule, alors aller au café pour écrire est peut-être une bonne solution. De plus, les conversations que vous espionnerez autour de vous pourront être de bonnes sources d’inspiration. Sans compter que d’autres écrivains auront peut-être la même idée que vous, et, si vous avez de la chance, vous pourrez alors vous rencontrer et discuter de vos idées.
Exemples d’écrivains pour qui ça a marché : Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre écrivaient souvent au Café de Flore, et, plus récemment, J.K. Rowling avait son café de prédilection à Edimbourg, qui à présent arbore fièrement la description de « lieu de naissance de Harry Potter ».
A la bibliothèque
La bibliothèque est l’endroit calme parfait pour garder sa concentration et sa motivation. En voyant tous les gens travaillant sérieusement autour de vous, vous vous sentirez forcé de vous mettre immédiatement à la tâche. En outre, vous serez peut-être inspiré par tous les livres qui vous entourent et qui vous donneront alors la détermination et l’ambition d’avoir un jour votre ouvrage sur ces mêmes étagères.
Exemples d’écrivains pour qui ça a marché : Davis Foenkinos, J.F. Penn…
Dans la nature, seul, loin du bruit et des gens
Pour les amoureux de la nature, la vue de fleurs, de verdure, mais aussi de la mer, fait s’activer l’imagination. Non seulement la vue de ce paysage naturel peut être source d’inspiration (On pense à tous les poèmes prenant la nature pour objet, « The Daffodils » de Wordsworth, ou « Le lac » de Lamartine par exemple), mais en plus, vous redevenez dans cet espace naturel authentique à vous-même. En effet, en vous tenant éloigné du regard et du jugement des autres, ainsi que de toute hypocrisie ou tout faux-semblant que la vie en société implique, vous pouvez alors vous exprimez en toute liberté et sincérité, sans influence extérieure.
Exemples d’écrivains pour qui ça a marché : les Romantiques en général, Roald Dahl qui travaillait dans une petite cabane dans son jardin, Hemingway qui aimait écrire au bord de la mer…
Et lors de vos promenades, partout ailleurs…
Parfois, des idées nous viennent aux moments les plus inopportuns. Quand on traverse la rue, quand on est dans le métro, en train de faire les courses, il faut être préparé. Souvent, lors de vos promenades, l’inspiration vient après avoir observé quelque chose ou quelqu’un que vous trouvez intéressant ou original. Cet homme qui tente de vendre des souvenirs aux touristes à Montmartre, cela pourrait-il constituer l’incipit de votre roman ? Et, oh miracle ! Cette dame en train de bavarder avec son amie à deux pas de vous a les traits qui conviendraient exactement à l’un de vos personnages ! Et cette ruelle inondée de soleil, mériterait-elle de devenir un lieu clé dans votre histoire ? Ayez toujours de quoi écrire sur vous : que ce soit un mini bloc-notes et un crayon que l’on peut glisser dans la poche pour les plus traditionnels, ou simplement votre téléphone pour les plus technophiles, sur lequel vous pouvez noter toutes vos observations et inspirations du moment.
Exemples d’écrivains pour qui ça a marché : Baudelaire, l’écrivain flâneur par excellence, mais aussi Zola, qui, en reporter rigoureux, n’hésitait pas à interviewer des passants ou passer des heures devant un immeuble pour être sûr d’avoir une description exacte et précise. On mentionnera également Walter Scott, qui écrivit son poème « Marmion » alors qu’il était à cheval.
Ashley Cooper