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Entretien avec Michel Bussi

Auteur et politologue français, professeur de géographie à l’université de Rouen, où il dirige une UMR du CNRS, Michel Bussi est le troisième auteur favori des français. En mai 2016, il publie son dixième roman, Le Temps est assassin (Presse de la Cité), une enquête haletante, se déroulant en Corse, autour de l’étrange réapparition d’une mère à sa fille, des années après sa mort. Lecthot a rencontré Michel Bussi. 

Michel BUSSI à Lyon le 1er avril 2013

Michel Bussi à Lyon le 1er avril 2013

Le portrait Lecthot

Votre mot favori :

« Fantaisie », parce que la sonorité est très jolie, et les notions de fête, d’effort (pour y parvenir) et d’originalité, me plaisent.

Une expression que vous n’aimez pas

« De plus en plus ». Très présente dans les journaux, cette expression est utilisée sans mesure, sous l’angle d’une révolution, alors qu’elle ne définit rien d’autre qu’une progression.

Un écrivain que vous auriez aimé être

Jacques Prévert.

La scène romanesque qui vous a le plus marqué

La fin de l’Ecume des jours, lorsque Colin annonce à Chloé qu’elle va mourir.

Votre lieu préféré pour lire

Dans mon lit avant de m’endormir, difficile de m’endormir sans avoir un livre !

Les questions Lecthot

Lecthot : L’écriture est-elle liée pour vous aux notions d’enquête et de documentation du polar ?

Michel Bussi : Non, pas du tout. Ma conception du roman « policier » tient beaucoup plus au suspense, à l’intrigue, aux rebondissements, aux constructions en puzzle. C’est beaucoup plus cela qu’une enquête précise, il s’agit justement de casser tous ces codes.

L. : Sauriez-vous expliquer comment est née l’idée de l’intrigue du Temps est assassin dans votre esprit ?

M.B. : Avec l’idée de ce que l’on peut appeler le « post mortem », c’est à dire le retour d’une personne morte, qui vient hanter un vivant. L’accident de voiture lors duquel l’adolescente voit ses parents mourir sera le point de départ d’une énigme. La naissance de l’intrigue tenait à cela ; comment rendre possible une telle chose ?

L. : Pourquoi la Corse ?

M.B. : Parce que je voulais un mélange de deux formes d’influences : un univers paradisiaque de vacances avec les plages et l’insouciance de l’été, et à la fois quelque chose de beaucoup plus mystérieux, beaucoup plus secret, je trouvais que la corse présentait bien ces deux côtes.

L. : Pensez-vous que les auteurs de polar ont une part sombre en eux ?

M.B. : Non, je crois que c’est justement l’inverse. Les écrivains qui écrivent des polars ou des histoires de meurtres, me semblent plutôt des gens très humanistes, dans le sens où ils vont consacrer beaucoup de temps à comprendre, à solliciter leur empathie pour des gens qui commettraient des actes inqualifiables ou qui seraient sans excuse. Les auteurs de polar ont ainsi probablement une grande humanité au fond d’eux. Ils portent peut-être même une vision du monde plus positive à travers cette capacité à comprendre l’incompréhensible.

Propos recueillis par Victoire de Piédoue d’Héritot

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