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Le journal intime, un allié au quotidien ?

manchot-fille

Avec tous les problèmes auxquels on est quotidiennement confrontés, on perd tous un peu la tête. On est stressés, agacés, acariâtres. Et si le vrai remède n’était pas se gaver de café mais tenir un journal intime ?

Bon, je sais ce que vous vous dites : « Où est-ce que je suis tombé(e) ? Je ne suis plus en CE1. » Ne vous méprenez pas, je ne vous prends nullement pour un élève de primaire. Mais, il faut le préciser, le journal intime n’est pas réservé à la fillette qui vient de rencontrer le garçon le plus beau de la Terre et qui a besoin de déverser son amour dans des phrases rocambolesques qui comptabilisent 10 fautes par mots. Il n’est pas non plus réservé à la jeune ado rebelle qui a décidé qu’elle allait créer un monde dans lequel ses parents étaient rayés de la stratosphère. Non, le journal intime peut être utile à tout être humain, à vous, à moi, à votre voisin, à votre patron… Parce qu’il arrive un moment où la pression quotidienne est trop forte, où la vie perd de son sens, où on oublie vaguement qui l’on est… Quoi de mieux que l’écriture, qui, elle, est gage de stabilité et d’éternité ? Comme je ne vous sens pas encore tout à faits convaincus, laissez-moi vous exposer les raisons pour lesquelles vous devriez tenir un journal intime :

Vous avez besoin d’améliorer votre français

C’est bien connu, pour apprendre à écrire, eh bien… il faut écrire. On ne veut certes pas tous devenir les Proust de demain, mais il existe quand même un minimum acceptable pour n’importe qui. La langue permet la communication. Si l’on a des problèmes de formulation, de syntaxe, de grammaire, d’orthographe, quel meilleur entraînement qu’un journal intime, dans lequel on peut s’abandonner sans avoir peur du regard des autres ? On peut le relire autant de fois qu’on le souhaite et prendre le recul suffisant pour se dire : « Hum… je crois que maîtresse s’écrit avec un accent circonflexe… je devrais peut-être demander à la mienne… »

Vous avez besoin de déverser votre rage

Si, comme beaucoup de Français, vous n’êtes pas très sportif, et que la boxe n’est pas une activité dans laquelle vous vous sentez capable de vous épanouir, optez pour le journal intime. Ça ne coûte pas cher (vous pouvez utiliser un cahier, un carnet, votre smartphone, votre tablette…) et en plus ce n’est pas dangereux pour vos dents. On a tous des moments où on aimerait s’en prendre à quelqu’un (son patron, son voisin, ses enfants…), mais il ne faut pas se laisser aller à cette violence, parce que, franchement, ce n’est pas très gentil. Alors, au lieu de tout garder en soi et de finir par exploser, autant écrire un journal intime, dans lequel on pourra librement insulter tout le monde, faire plein de ratures et tout ce qu’on jugera utile pour relâcher la pression. Avouez que ça donne envie !

Vous avez besoin de dire que vous êtes heureux

Bon, tout n’est pas noir, dans la vie, et heureusement, d’ailleurs ! Il faut faire comme notre Edith Piaf nationale et voir « la vie en rose » ! Alors il ne faut pas hésiter, quand tout va bien, ou qu’un évènement agréable est arrivé, à le noter dans votre journal intime et à dessiner des fleurs et des cœurs sur la page, parce que c’est une ambiance positive qui contrebalancera les têtes de mort et les gros mots de toutes les autres pages. Et quand vous relirez ces dizaines de lignes, un sourire vous viendra aux lèvres parce que vous revivrez la scène avec la même vivacité qu’au premier jour, car les mots ont ce pouvoir-là, celui de ressusciter l’émotion. Et les jours où vous chercherez une corde pour vous pendre, soit vous écouterez Brassens (« Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs, s’il faut se pendre… »), soit vous relirez votre journal et constaterez que le pire n’est jamais certain et que le bonheur est à portée de main.

Vous avez besoin de vous recentrer sur l’essentiel

Soyons bien clairs : l’essentiel, c’est vous. Vous êtes le principal acteur de votre vie, et il ne faut pas l’oublier. Pour les mégalomanes narcissiques, peut-être que cet argument passera un peu à la trappe, ou peut-être au contraire qu’il finira de les convaincre. Mais en tous les cas, si vous n’avez pas confiance en vous, ou si vous avez l’impression de vous être perdu, ou si, allant à l’encontre des conseils de Steve Jobs, vous avez laissé le « brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure », il est temps de se recentrer sur l’essentiel et de tenir un journal intime. Grâce au processus rédactionnel qui vous pousse à mettre des mots sur vos sentiments, vos émotions, vos états d’âme, vous arrivez à renouer avec la personne que vous êtes au fond de vous et que vous avez peut-être oubliée. On peut aussi prendre pour exemple le cas où vous reliriez votre journal des années après sa rédaction : vous pourriez soit décider de redevenir la personne que vous étiez à l’époque, parce que, bien que fauché et malheureux en ce temps-là, vous étiez humain, alors qu’aujourd’hui vous êtes richissime et complètement ignoble, soit vous rendre compte du beau chemin parcouru entre le minable que vous étiez et la personne formidable que vous êtes devenue…

Alors… à vos stylos !

Michelle Mbanzoulou

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