560 romans sont attendus en librairie entre le 18 août et le mois d’octobre. Parmi ces nouveautés, de nombreux livres sont marqués par les événements de 2015 et 2016, terrorisme, crise identitaire, fondamentalisme religieux ; les écrivains disent le monde.
L’insouciance, Karine Tuil (Gallimard)
Karine Tuil soulève les questions posées à l’heure du repli identitaire et du terrorisme.
Ce vain combat que tu livres au monde, Fouad Laroui (Julliard)
Fouae Laroui raconte la radicalisation fulgurante d’une jeune musulman marocain.
Ce vain combat que tu livres au monde met en scène quatre personnages aux prises avec l’Histoire. La dérive mortelle d’un jeune Franco-Marocain de Paris à Raqqa, les réactions de son entourage, le dilemme qu’affronte sa compagne et, en arrière-plan, les événements tragiques qui ont récemment secoué l’Europe constituent la trame du récit. Fustigeant tous les fondamentalismes, mais ouvert aux points de vue les plus divers, l’auteur nous livre avec ce roman humaniste et engagé un regard indispensable sur notre temps.
A la fin le silence, Laurence Tardieu (Seuil)
Laurence Tardieu raconte la tentative de « retrouver la joie intérieure » après les attentats de Charlie Hebdo et la prise d’otages de l’Hyper Cacher.
Décembre 2014. Depuis plusieurs semaines, la narratrice sait qu’elle va devoir vendre la maison de son enfance. Lieu des origines et de l’ancrage, de la mémoire familiale et de sa propre mémoire. Face à ce chagrin intime, écrire un livre lui semble la seule chose encore possible : trouver les mots pour, peut-être, sauver un peu de la maison avant qu’elle ne disparaisse de sa vie, lui restituer une part d’éternité.
Janvier 2015. La vague d’attentats qui frappe la France la laisse sans mots, comme dépossédée du monde tel qu’elle le connaissait. En elle, l’urgence s’est déplacée : que faire d’autre qu’écrire, pour tenter d’affronter l’innommable ? Au fil des semaines, sa vie va se jouer entre ce sentiment de fissuration du monde extérieur, que les attentats de novembre ne vont qu’intensifier, et celui de dépossession de son monde intime. Jamais le dehors et le dedans ne lui ont paru à ce point liés. Contrepoint paradoxal, insensé, de cet effondrement généralisé : tout au long de ces mois elle a porté un enfant, puis elle l’a mis au monde.
Laurence Tardieu est née en 1972. Elle est l’auteur, notamment, du Jugement de Léa (Arléa, 2004), de Puisque rien ne dure (Stock, 2006), de La Confusion des peines (Stock, 2011), et d’Une vie à soi (Flammarion, 2014).
Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits (Actes Sud)
Depuis 1989, Salman Rushdie, l’auteur des Versets sataniques, vit sous la menace d’un attentat. L’écrivain, à travers un récit imaginaire inspiré de contes populaires d’origines persane et indienne critique entre autres le terrorisme et le fondamentalisme religieux…
Quand il advient – tous les quelques siècles – que se brisent les sceaux cosmiques, le monde des jinns et celui des hommes entrent momentanément en contact. Sous apparence humaine, les jinns excursionnent alors sur notre planète, fascinés par nos désirables extravagances et lassés de leurs sempiternels accouplements sans plaisir.
Venue une première fois sur terre au xiie siècle, Dunia, princesse jinnia de la Foudre, s’est éprise d’Ibn Rushd (alias Averroès), auquel elle a donné une innombrable descendance dotée de l’ADN des jinns. Lors de son second voyage, neuf siècles plus tard, non seulement son bien-aimé n’est plus que poussière mais les jinns obscurs, prosélytes du lointain radicalisme religieux de Ghazali, ont décidé d’asservir la terre une fois pour toutes. Pour assurer la victoire de la lumière sur l’ombre dans la guerre épique qu’elle va mener contre les visées coercitives de ses cruels semblables, Dunia s’adjoint le concours de quatre de ses rejetons et réactive leurs inconscients pouvoirs magiques, afin que, pendant mille et une nuits (soit : deux ans, huit mois et vingt-huit nuits), ils l’aident à faire pièce aux menées d’un ennemi répandant les fléaux du fanatisme, de la corruption, du terrorisme et du dérèglement climatique…
Inspiré par une tradition narrative deux fois millénaire qu’il conjugue avec la modernité esthétique la plus inventive, Salman Rushdie donne ici une fiction aussi époustouflante d’imagination que saisissante de pertinence et d’actualité.
L’homme qui voyait à travers les visages, Eric-Emmanuel Schmitt (Albin Michel)
Eric-Emmanuel Schmitt imagine un attentat à la sortie d’une messe.
Après La nuit de feu, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit son exploration des mystères spirituels dans un roman troublant, entre suspense et philosophie.Tout commence par une explosion à la sortie d’une messe. Le narrateur était là. Il a tout vu. Et davantage encore, il possède un don unique : voir à travers les visages et percevoir autour de chacun les êtres minuscules –souvenirs, anges ou démons- qui le motivent ou le hantent.Est-ce un fou ? Ou un sage qui déchiffre la folie des autres ? Son investigation sur la violence et le sacré va l’amener à la rencontre dont nous rêvons tous…
De profundis, Emmanuelle Pirotte (Cherche-Midi)
Le virus Ebola envahi la planète, tandis qu’à Bruxelles, les extrémistes religieux dominent le pays et commettent indistinctement des crimes.
Bruxelles, dans un avenir proche. Ebola III a plongé l’Europe dans le chaos : hôpitaux débordés, électricité rationnée, fanatismes exacerbés. Roxanne survit grâce au trafic de médicaments et pense à suivre le mouvement général : s’ôter joyeusement la vie. Mais son ex-mari succombe au virus, lui laissant Stella, une fillette étrange dont elle ne s’est jamais occupée. Quand une bande de pillards assassine sa voisine, Roxanne part pour un hameau oublié, où l’attend une ancienne maison de famille. La mère et la fille pourront-elles s’adapter à ce mode de vie ancestral et à cette existence de recluses ?
Entre dystopie et conte fantastique, De profundis est un roman hors normes. Une plongée en enfer, doublée d’une fabuleuse histoire d’amour.
Ecoutez nos défaites, Laurent Gaudé (Actes sud)
Comment sauver l’humanité en chacun de nous et lui trouver un salut, telle est la question de Laurent Gaudé.
Beaux rivages, Nina Bouraoui (JC Lattès)
Nina Bouraoui raconte une rupture amoureuse prise entre deux événements, Charlie Hebdo et l’attaque du 13 novembre…
C’est une histoire simple, universelle. Après huit ans d’amour, Adrian quitte A. pour une autre femme : Beaux rivages est la radiographie de cette séparation.
Quels que soient notre âge, notre sexe, notre origine sociale, nous sommes tous égaux devant un grand chagrin d’amour.
Les larmes rassemblent davantage que les baisers.
J’ai écrit Beaux rivages pour tous les quittés du monde. Pour ceux qui ont perdu la foi en perdant leur bonheur. Pour ceux qui pensent qu’ils ne sauront plus vivre sans l’autre et qu’ils ne sauront plus aimer. Pour comprendre pourquoi une rupture nous laisse si désarmés. Et pour rappeler que l’amour triomphera toujours. En cela, c’est un roman de résistance.