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Le chat : l’accessoire indémodable de l’écrivain

Si vous voulez être écrivain, ayez des chats.

Aldous Huxley

Depuis toujours les chats représentent une véritable source d’inspiration pour les écrivains qui leur ont souvent rendu hommage à travers leurs écrits. Grâce et mystère sont les deux principales notions véhiculées par le chat, insufflant aux écrivains des visions fertiles.

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Mais que sa voix s’apaise ou gronde. Elle est toujours riche et profonde. C’est là son charme et son secret.

Charles Baudelaire

Ils sont nombreux à être admiratifs de ces silhouettes félines, dont ils se sont souvent entourés dans leur vie quotidienne. Georges Sand avait pour habitude de prendre son petit déjeuner dans la même assiette que son chat, Minou. Chateaubriand possédait un chat devenu célèbre, Micetto, qui aurait autrefois appartenu au pape Léon XII. Certains écrivains se sont même élevés en protecteurs de félins, fondant une ligue pour la défense des chats. La ligue comptait, entre autres, Maupassant, Anatole France, Baudelaire, ou encore Alexandre Dumas, qui avait surnommé ses propres chats, Le Docteur, Myssouff I et Myssouf II. Mais bien plus qu’une simple compagnie, le chat est avant tout une muse pour l’écrivain, tel que l’exprimait Baudelaire :

Les chinois voient l’heure dans l’oeil des chats.

Colette et les chats

A fréquenter le chat, on ne risque que de s’enrichir. Serait-ce par calcul que depuis un demi-siècle je recherche sa compagnie ?

Colette était une véritable adoratrice des chats. Sa mère la surnommait d’ailleurs « Minet-Chérie ». Dans son œuvre, elle a accordé une place importante aux matous. Dialogues de bêtes met en scène une conversation entre deux de ses animaux, Kiki-la-doucette et Toby-chien. Adepte de l’anthropomorphise, Colette a également publié de nombreux ouvrages sur les félins tels que La Chatte ou Claudine. Pour Colette « il n’y a pas de chat ordinaire », et on ne peut que l’approuver.

Emile Zola, l’amoureux des bêtes

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Zola a grandi auprès des animaux et leur a toujours voué un amour sincère. Dans sa ferme, à Médan, plusieurs espèces cohabitaient : chiens, chats, oiseaux, vaches, lapins et un cheval. En véritable protecteur des animaux, Zola écrivit en 1896 un article, L’amour des bêtes, pour prendre leur défense. Puis, Le Paradis des chats, extrait des Nouveaux Contes de Ninon, raconte les péripéties d’un chat qui abandonne une vie de luxe pour conquérir la liberté d’un chat de gouttière et vivre dans la rue. On peut également noter La Faute de l’abbé Mouret, où l’écrivain décrit trois chats de gouttières, inspirés par ceux qu’il possédait.

Hemingway et les chats polydactyles

Le chat est d’une honnêteté absolue : les êtres humains cachent, pour une raison ou une autre, leurs sentiments. Les chats non.

Dans plusieurs de ses romans, l’écrivain fait référence aux chats de manière élogieuse. Et pour cause, Hemingway est un véritable amoureux des félins. Dans sa maison de Key West en Floride, il hébergeait une centaine de chats environ, et leur attribuait des prénoms originaux tels que Dillinger, Crazy Christian ou SnowBall ! La plupart d’entre eux était polydactyle (ils possédaient des doigts supplémentaires aux pattes). Hemingway avait une adoration pour ceux-là en particulier, après que le capitaine d’un bateau lui en ait offert un. En anglais, « Hemingway cat » est même devenu un mot d’argot pour désigner les chats polydactyles. A sa mort en 1961, sa maison devient un musée et le jardin, un abri pour les descendants de ses chats.

L’autobiographie d’un chat 

Que se passe-t-il lorsque le chat devient narrateur ? Ecrivain et compositeur allemand, Hoffman a décidé de confier métaphoriquement une autobiographie à un chat. Le Chat Murr, l’ouvrage le plus célèbre de l’auteur, est inspiré par son propre chat. Il s’agit de l’autobiographie d’un félin qui apprend à écrire chez son maitre Abraham. L’écrivain en profite pour critiquer la société et ses travers. Mais, dévasté suite à la mort de son compagnon, Hoffman laisse son œuvre inachevée.

Les poètes et les chats

Si les chats ont grandement inspiré les romanciers, c’est également le cas des poètes. Joachim du Bellay avait un chartreux, nommé Belaud. A sa mort, l’auteur écrit un très long poème en son honneur, Épitaphe d’un chat. Baudelaire rend également hommage aux félins dans sa poésie : Les Chats, Le Chat, Le Chat I, Le Chat II, autant de textes célèbres sur nos amis poilus, publiés dans Les Fleurs du Mal. Mallarmé, avait quant à lui pour compagnon une chatte noire nommée Lilith, dont il était fou. « Je pense que le chat est nécessaire à un intérieur. Il le complète. C’est lui qui polit les meubles, en arrondit les angles, lui qui donne à l’appartement du mystérieux. Il est bien le dernier bibelot, le couronnement suprême».

Hautain, libre, mystérieux, voluptueux, babylonien, impersonnel, il est l’éternel compagnon de la supériorité et de l’art – incarnation de la beauté parfaite et frère de la poésie – le chat doucereux, grave, savant et patricien.

H.P Lovecraft.

Vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous voulez devenir écrivain : adoptez un Mistigri !

Fanny Kalinine

 

 

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