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Le distributeur automatique à l’assaut de la littérature

Vous partez en voyage et avez oublié votre roman sur l’étagère de votre bibliothèque ? Vous êtes arrivé après la fermeture de votre librairie quotidienne et n’avez plus aucun livre à dévorer ce soir ? Vous vous ennuyez pendant l’attente d’un ami qui est (encore) en retard ? Pas de panique, le distributeur de livre peut répondre à ces cas de détresses majeurs. Lumière sur une autre façon de grignoter….

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Une invention pas toute jeune

« Keep Calm and Read ». L’idée parait insolite, pourtant elle séduit. Récemment, deux Books Machine, ont été installées à Singapour au National Museum et au Singapore Visitor Centre. La machine fonctionne comme un distributeur lambda, sauf qu’au lieu de nourrir votre féroce appétit, elle propose de vous sustenter intellectuellement. Le projet est né d’un libraire, souhaitant rendre la littérature plus proche du public et combler le manque de points de vente !

Néanmoins, l’invention du distributeur automatique de livres ne date pas d’hier. Le tout premier fut créé en 1822 par Richard Carlisle, un libraire britannique. Désireux de rendre accessible au public des ouvrages polémiques, il décide d’adapter la fameuse machine au marché littéraire. Son idée est de créer un distributeur qui proposerait à la vente des titres faisant polémique, en évitant au libraire d’avoir à en payer le prix, et accessoirement, de finir derrière les barreaux. Cela n’a malheureusement pas empêché les autorités de condamner Richard Carlisle pour avoir vendu des documents considérés comme blasphématoires.

Le Penguincubator

Finalement, l’idée suit lentement son cours et en 1937 à Londres, Allen Lane, le fondateur des éditions Penguin, décide à son tour de proposer sa propre version du distributeur. Après avoir rendu visite à Agatha Christie, Allen Fane se rend à la gare pour rentrer chez lui, et cherche une lecture pour occuper son trajet. Mais, l’exercice est plus difficile que la plus difficile des chasses au trésor et l’éditeur fait chou blanc. Aucun des titres proposés dans les environs de la gare ne lui convient. Outré par le manque d’offre, Allen Lane créé le Penguincubator, afin de rendre la fiction contemporaine accessible à tous, partout.
La machine est alors installée dans les environs de la gare Charing Cross à Londres, proposant des ouvrages de littérature classique pour la modique somme d’un paquet de cigarettes.

Le projet séduit et fait peu à peu le tour du monde. En Asie, et notamment au Japon, des livres et des mangas sont proposés à la vente via des distributeurs automatiques. Quelques dispositifs existent également en Espagne. En France, le pari a déjà été tenté par la société Maxi Livre en 2005. Leurs distributeurs comptent certains ouvrages classiques. Ainsi, si une envie irrépressible de lire Les Fleurs du Mal ou Le Portrait de Dorian Gray vous prenait subitement au milieu de la nuit, vous avez la possibilité de la contenter pour seulement 2€.

Le distributeur s’invite dans les bibliothèques

Les bibliothèques ne sont pas en marge. En Californie par exemple, la bibliothèque de Fullerton a installé un distributeur près d’une gare. Les détenteurs de la carte de bibliothèque peuvent repartir avec l’un des titres présents dans la machine à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. L’Angleterre et le Canada se sont également intéressés au projet. Et pour cause, ce nouveau dispositif a des avantages indéniables ! Outre l’idée de pouvoir se procurer un livre à n’importe quel moment, les distributeurs permettent également de toucher des personnes qui ne peuvent se déplacer. Certains ont d’ailleurs inclut un dispositif de retour à la machine afin que les individus installés dans des quartiers éloignés puissent emprunter des ouvrages et les rendre tout aussi facilement !

Un projet modelable à souhait

Certains ont poussé l’idée encore plus loin. Comment faire revenir les clients dans une librairie de livres anciens ? Monkey’s Paw, une librairie à Toronto a mis en place le BIBLIO-MAT en 2012. En échange de deux dollars, la machine vous propose un livre d’occasion (rare, ancien ou épuisé) choisi aléatoirement. Chaque ouvrage est une véritable surprise, et c’est là que réside tout le charme du projet. Matt Webb, lui, a eu une toute autre idée. Il a inventé Machine Supply, un distributeur de livres papier connecté. Installée dans un espace de co-working de Google à Londres, la machine permet à n’importe quel individu sur Twitter de proposer un livre à intégrer dedans.

Loin de détrôner nos librairies préférées (car après tout, on ne remplace pas l’irremplaçable), le distributeur automatique de livres peut en revanche satisfaire l’appétit des lecteurs boulimiques du dimanche soir.

Fanny Kalinine

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