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Les méthodes d’écriture des écrivains célèbres

Soyez réglé dans votre vie et ordinaire comme un bourgeois afin d’être violent et original dans vos œuvres.

Voici le conseil de Flaubert pour les écrivains en herbe.
Contrairement à l’idée romantique que l’on s’en fait, l’écriture n’est pas le fruit d’une inspiration quasi-divine que l’écrivain bohème muni d’une plume n’a plus qu’à retranscrire tranquillement sur une belle feuille de parchemin. Le travail d’écrivain est ardu, il demande de la concentration et surtout de la rigueur. Chaque écrivain a donc sa propre routine, mais s’agit-il d’un quotidien réglé et ordinaire ?

Un emploi du temps rigoureux

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Ernest Hemingway

Hemingway se levait dès l’aube, vers 6h, lorsque la lumière du jour le réveillait. Il écrivait alors d’une traite jusqu’à midi, puis l’après-midi s’adonnait à ses autres activités, à savoir la chasse, les courses de chevaux et la boisson.
Voltaire, quant à lui, se réveillait à 4h du matin, après seulement quatre heures de sommeil, et restait au lit, depuis lequel il dictait ses réflexions à son secrétaire, qui lui par contre, avait dû se lever…
Enfin, question lèves-tôt, ne parlons même pas de Balzac qui, lui, commençait sa journée d’écriture à 1h du matin ! Bien que le matin semble être le moment le plus favorable à la créativité pour beaucoup d’écrivains, d’autres lui préfèrent le soir, comme Flaubert, qui travaillait jusqu’à 3h du matin. Le luxe du choix n’était cependant pas donné à Kafka, qui, en tant que chef de bureau à l’Institut d’Assurances des Accidents des Travailleurs, ne pouvait se mettre à l’œuvre que la nuit, à partir de 23h, après le dîner familial. Il écrivait alors jusqu’à 6h du matin, heure à laquelle il se couchait et essayait péniblement de s’endormir avant de se lever à 7h pour être au bureau une heure plus tard. Rassurez-vous, il faisait tout de même une sieste de deux à trois heures l’après midi !

Une inspiration forte


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Haruki Murakami

Si les romans de Dickens savent si bien nous plonger dans l’atmosphère du Londres de l’époque victorienne, c’est que l’auteur d’Oliver Twist a passé toutes ses soirées à déambuler pendant plusieurs heures dans les ruelles brumeuses de suie de la capitale d’Angleterre. C’est au cours de ses balades nocturnes que l’écrivain a imaginé la plupart de ses personnages à la vie miséreuse. Mais, plus que la ville qui l’entourait, c’est l’exercice même de la marche à pied qui l’aurait aidé à débloquer son imagination. Comme l’affirme Murakami, « La force physique est aussi indispensable que la sensibilité artistique ». Car, si pour Balzac la solution pour garder la concentration et l’inspiration se résumait à cinquante tasses de café par jour, l’exercice physique est néanmoins le moyen le plus sain de stimuler la créativité. Haruki Murakami, par exemple, a donc pris une routine digne d’un sportif professionnel : après s’être levé à 4h puis avoir écrit durant cinq ou six heures, il va tranquillement faire un jogging de 10 kilomètres, ou alors nager 15 longueurs de 100 mètres…et parfois les deux, s’il se sent particulièrement en forme. Lord Byron, le romantique anglais, pratiquait l’équitation et la boxe.

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Honoré de Balzac

Dan Brown, l’auteur du best-seller Le Da Vinci Code, effectue quelques pompes à la fin de chaque heure d’écriture, un temps calculé minutieusement grâce au sablier posé sur son bureau. Plus extrême, il a en plus de cela l’habitude de se pendre par les pieds tous les matins à l’aide de bottes de gravité. C’est, selon lui, le meilleur remède au manque d’inspiration !

Enfin, mieux vaut cela que d’avoir recours de façon abusive aux stupéfiants pour ouvrir les portes de l’imagination, tel l’écrivain américain Hunter S. Thompson qui se dopait régulièrement de cocaïne au cours de la journée, avec, pour se rafraîchir les idées, quelques cocktails forts à portée de main.

Les conditions d’écriture

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Marcel Proust

Dans quelles conditions et avec quel matériel les écrivains travaillent-ils ? Alors que l’on imagine le plus souvent l’écrivain assis à son bureau, beaucoup aiment écrire debout. Hemingway en est sans doute l’exemple le plus connu, mais il n’est pas le seul. Dickens, Virginia Woolf, Lewis Caroll et Philip Roth, entre autres, préféraient écrire ainsi, appuyés sur une commode surélevée. A l’inverse, d’autres préfèrent écrire allongés, au lit ou en travers du canapé, tels Marcel Proust, Mark Twain, George Orwell et Truman Capote. Ce dernier, auteur de Petit-déjeuner chez Tiffany se décrit lui-même comme un « auteur complètement horizontal », affirmant que c’était la seule position dans laquelle il était capable de penser et d’écrire. Edith Wharton écrivait également au lit, entourée de ses petits chiens et de domestiques qui ramassaient les feuilles de papier qu’elle laissait tomber par terre une fois remplies. Maya Angelou, par contre, écrivait assise, mais avait besoin de se trouver dans un lieu impersonnel pour faire couler ses idées. Ainsi, c’est dans l’anonymat d’une chambre d’hôtel, louée au mois, qu’elle allait travailler chaque matin.

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Vladimir Nabokov

Quant au matériel d’écriture, Nabokov reste le plus ingénieux. Il écrivait de façon aléatoire plutôt que suivant une chronologie prédéterminée sur de petites fiches cartonnées qu’il rangeait ensuite soigneusement dans des petites boîtes d’acajou. Cela lui permettait de pouvoir réarranger ses paragraphes plus facilement et lui ôtait la contrainte d’écrire dans l’ordre des faits de la narration. La nuit, il gardait toujours une petite fiche sous son oreiller, au cas où l’inspiration lui viendrait pendant son sommeil. 

A vos plumes !

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Scott Fitzgerald

Il est difficile d’imiter la frénésie productive de Balzac. Dans la pratique solitaire de l’écriture, il est si facile de se laisser distraire, tout comme Scott Fitzgerald, qui se laissait facilement tenter par une coupe de champagne ou la promesse d’une fête. Il semble que ce n’est que lorsque Zelda et lui se trouvaient endettés que l’auteur de Gatsby le Magnifique se mettait rigoureusement à la tâche. Afin d’éviter ce genre de distractions, Victor Hugo, qui avait reçu un délai serré pour compléter son roman Notre-Dame de Paris, demanda à son valet de lui confisquer tous ses vêtements afin qu’il ne soit pas tenté de sortir. Ainsi forcé à rester cloîtrer chez lui, l’écrivain n’avait d’autre choix que de passer la journée à écrire, s’enveloppant dans une couverture dans les jours de froid. Cependant, un travail rigoureux n’est pas forcément synonyme de productivité. James Joyce par exemple, quoique rigoureux dans ses heures d’écriture, était également extrêmement consciencieux, et prenait le temps de travailler méticuleusement chaque phrase. Lorsqu’un jour, un ami lui demanda si sa journée avait été productive, l’écrivain lui répondit joyeusement par la positive. Ce jour-là, il avait écrit trois lignes ! A ce rythme, pas étonnant que l’auteur irlandais ait mis quinze ans à écrire Le réveil de Finnigan 

Ashley Cooper

 

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