@Guillaume Flandre partage aujourd’hui avec nous ses plus beaux clichés. Lauréat du grand prix Talents Nomades 2014 de Fujifilm, suivi par plus de 65 000 abonnés sur instagram, le jeune photographe connait un succès croissant. Interview.
Lecthot : Quel est selon vous le rôle de la photographie ?
Guillaume Flandre : Le rôle de la photographie est pour moi multiple : il est tout d’abord question de documenter, que ce soit un endroit, une population ou un événement.
Mais ce n’est pas suffisant, il faut que cela soit fait d’une façon esthétiquement intéressante. Je ne parle nécessairement ici de beauté, mais l’image doit transmettre des émotions, que ce soit l’étonnement, la violence, le calme, la cohérence, etc.
L : Comment Instagram enrichit-il votre travail ?
G.F. : Instagram a d’abord été une façon pour moi de partager ces petites choses du quotidien que je voyais au jour le jour et que j’avais envie de capturer sans pour autant avoir à toujours avoir un appareil réflex sur moi. Je prenais alors toutes mes photos avec un smartphone.
Pendant longtemps, Instagram a donc eu un rôle éducatif, un endroit où je pouvais essayer certains styles, varier les genres de photographie, de la street photo à la nature morte en passant par la photo de voyage.
Ce rôle a ensuite évolué, et c’est pour moi maintenant la meilleure des vitrines et la meilleure façon de partager mes photos avec le monde entier.
L : Pouvez-vous nous présenter les 5 photos qui vous tiennent le plus à coeur ?
J’adore cette photo car elle semble figée dans le temps. La lumière y est belle et elle fait presque penser à une peinture. De façon ironique, la position de l’animal a quelque chose de La Jeune Fille à la Perle.
J’aime la position de la fille qui rappelle la position du rocher à côté d’elle, c’est très poétique selon moi.
Cette photo est assez surréaliste. J’aime prendre en photo les mains, et je ne aurais pas dire pourquoi mais je retourne régulièrement à ce sujet.
Cette photo représente un style qui me tient à coeur : la street photographie avec un côté graphique, un mix entre spontanéité et cadrage et environnement maîtrisé.
Cette photo prise au Maroc, c’est la photo de voyage par excellence : couleurs vives, vêtements traditionnels, petite ruelle dans un pays étranger etc. Elle est limite cliché mais j’ai faillit ne jamais la prendre et j’ai raté plusieurs clichés avant de la capturer. J’ai alors appris que la persévérance payait souvent en photographie.
L : La photo qui vous a le plus marqué ?
Beaucoup de photos m’ont marqué. de façon égale, mais si je choisissais celle d’un jeune photographe ce serait celle-ci, une photo de David Uzochukwu. C’est le genre de photos qui marque lorsqu’on commence la photographie : on se dit alors « wow, il est possible de faire ça ? ». J’ai régulièrement vu cette photo en me disant que je voulais un jour arriver à ce résultat.
L : Une anecdote particulière à raconter autour de l’une de vos photos ?
Encore une fois, je n’ai presque jamais pris cette photo. J’étais avec mon frère en haut du Huayna Picchu au Pérou et nous descendions cet escalier très escarpé. Juste avant de ranger l’appareil pour commencer la descente je l’ai pris en photo de dos. Cette photo impressionnante a été remarquée par un des éditeurs de National Geographic et a été publiée plusieurs fois sur leurs éditions papier et en ligne. Ça a été d’une grande motivation pour moi pour continuer dans cette voie, et j’avais pourtant hésiter à la prendre.