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Festival de Cannes : Désastre pour Sean Penn et accueil mitigé pour Nicolas Winding Refn

Le vendredi 20 mai ne semble pas avoir été le meilleur jour du Festival : si The Neon Demon parvient à séduire plusieurs critiques par sa beauté visuelle, The Last Face déclenche les foudres de la presse à cause de son scénario jugé « condescendant » et « gênant ».

The Last Face : Le « gâchis » de Sean Penn

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Le réalisateur d’Into the Wild n’a pas réussi à conquérir le Festival ! Loin de là même, il a reçu bon nombre de critiques acerbes. Son nouveau film The Last Face nous plonge dans l’histoire d’amour de la directrice d’une ONG et d’un médecin humanitaire avec en arrière-plan, la guerre civile au Libéria. Malgré un casting de rêve : Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos ou encore Jean Reno, The Last Face laisse pantois. Considéré comme le pire film du festival, il ne convainc pas. Pour une fois la critique est unanime ! L’espoir de découvrir un film militant et politique se dissipe en quelques secondes dès le premier son du film, lorsque la voix off déclare : « Il n’est d’égale à la brutalité de la guerre que la brutalité d’un amour impossible entre un homme… et une femme ». On reproche à Sean Penn, de rapprocher deux éléments totalement opposés : une histoire d’amour et une guerre meurtrière. Pour la plupart, l’histoire ne prend pas, ça ne tient pas. Embarrassant, honteux et grotesque. Un film caricatural qui délivre un message tordu et égocentrique, selon la presse. Largement qualifié de « navet », The Last Face a été hué par un grand nombre de spectateurs criant à l’indécence et à la superficialité. Jusqu’à maintenant aucun autre film n’avait autant déçu les festivaliers.

Le conte horrifique de Nicolas Winding Refn

Si le nouveau film de Nicolas Winding Refn n’a pas fait l’unanimité, il a tout de même récolté davantage de succès que celui de Sean Penn ! Cinq ans après le prix de la mise en scène avec Drive, le réalisateur revient avec The Neon Demon, un conte cruel aux accents pop sur le narcissisme et l’inlassable quête de la beauté. Jesse est incarnée par la jeune Elle Fanning, perdue dans cet univers gore chic. Elle est âgée de seulement 16 ans lorsqu’elle débarque à Los Angeles pour devenir mannequin. D’une beauté à couper le souffle, la jeune femme au regard ingénue grimpe rapidement les échelons et attise la jalousie et les convoitises. Pour lui voler sa gloire et sa beauté, certaines de ses concurrentes ne reculeront devant rien…

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Avec cette fable sur le culte de la beauté, Refn réalise une critique du monde de la mode et de la publicité en déployant des codes similaires à ceux de ces deux industries. Le film horrifique fait preuve d’une beauté graphique, légèrement trash qui ne plait pas à tout le monde. Légèrement hué, ce nouveau film est qualifié de « creux », mené par un scénario grotesque et ridicule, ne permettant pas d’aller au-delà du plaisir des yeux. Plaisir absent pour certains : le côté « bling bling » agace la foule. Plusieurs évoquent même « une mauvaise plaisanterie » et déplore « un manque de lâcher prise ». The Neon Demon est long et vide de sens pour une partie de la critique. Pour les autres, l’univers pop chic est un coup de génie. La performance esthétique fait vibrer les fans qui louent un film fascinant et inclassable. Véritable expérience visuelle, authentique prouesse graphique, The Neon Demon est un rêve macabre, « appétissant », « époustaouflant ».

Il ne manque maintenant plus que deux films avant la remise des prix le dimanche 22 mai. Lequel décrochera la Palme d’Or ?

Fanny Kalinine

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