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Le poids des stéréotypes dans la littérature enfantine

Parfois jugée comme porteuse de nombreux stéréotypes, et caractérisée par des personnages archétypaux, la littérature jeunesse n’a cessé d’évoluer en même temps que la société. Qu’en est-il aujourd’hui ?

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La place des stéréotypes dans la littérature enfantine

La littérature jeunesse a pour but d’éveiller l’enfant au monde qui l’entoure et lui permet de se construire une identité, de se former une représentation de l’univers dans lequel il évolue. Les livres pour enfants ont évolués en même temps que la société, se modifiant au rythme des bouleversements vécus et du contexte historique, ce qui fait que la littérature jeunesse a d’abord véhiculé des idées stéréotypées. Dans les contes, on retrouve souvent l’image de la princesse passive qui attend d’être délivrée par son prince. Le schéma suivi est manichéen, le héros doit combattre le mal, et finit par être récompensé. Le bien triomphe, le héros se marie avec la princesse et ils ont beaucoup d’enfants. Les personnages y sont parfois archétypaux et détiennent des caractéristiques physiques et morales semblables (le prince est fort, beau et courageux et la princesse est belle, gentille, et patiente).

Les livres pour enfants ancrés dans la réalité présentent eux des personnages féminins pas très valorisé et la famille « normale » est caractérisée par une mère, femme au foyer, et un père, travailleur, subvenant au besoin de sa famille. Les petits garçons sont représentés comme turbulents et actifs tandis que les petites filles suivent les traces de leur mère et apprennent à devenir de parfaites ménagères. Mais peu à peu, une véritable prise de conscience a lieu. Il faut faire évoluer les personnages de littérature jeunesse et casser ces stéréotypes alors de nouvelles héroïnes apparaissent, peu semblables à leurs aînées, comme Caroline par exemple, la jeune fille indépendante et voyageuse vêtue de sa salopette, ou encore Fantomette, une justicière masquée… De même, les histoires prennent un nouveau tournant et on commence à proposer des livres différents avec des enfants dissipés, comme Max et les Maximontres.

De nos jours comment sont représentés les personnages dans la littérature jeunesse ?

La littérature jeunesse suit-elle toujours un schéma dualiste ? Les livres très stéréotypés au sein desquels maman est une femme au foyer, aux fourneaux pendant que papa va travailler pour gagner de l’argent, ne sont plus d’actualité (ou du moins se font beaucoup plus rares). De même, pour les histoires de princesse et de chevaliers, les princesses ne sont plus simplement passives en attente de leur prince, car plusieurs livres pour enfants proposent maintenant des princesses modernes qui ont soif d’aventures, face à des chevaliers maladroits et incompétents. Les contes tentent de se moderniser et d’acquérir les codes de la société actuelle. Pourtant, la littérature enfantine garde des réflexes stéréotypés parfois inconscients. Difficile de remettre en cause les conceptions traditionnelles de la littérature jeunesse, car la demande est toujours là. Les petites filles et les petits garçons eux-mêmes continuent de demander des livres dit « genrés », puisqu’ils ont intégré les représentations sociales qui vont avec ces derniers.

Ainsi, de plus en plus de maisons d’édition proposent une offre alternative afin de mettre en avant la diversité, permettant aux enfants une véritable ouverture sur le monde et un affranchissement face aux conceptions prédéfinies.

Fanny Kalinine

 

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