Madame Bovary
Jusqu’au 19 juin, au Théâtre de Poche Montparnasse, 6e arr.
Le roman de Flaubert vous a déçu, ennuyé ? Vous l’avez ouvert parce qu’on vous y avait forcé à l’école, ou simplement pour dire que vous l’aviez lu ? Vous vous êtes endormi sur ces pages qui vous ont semblé infini… L’adaptation théâtrale de Paul Edmond est le meilleur moyen de se réconcilier avec l’œuvre de Flaubert. La pièce nous montre que ce classique de la littérature est beaucoup plus drôle et dynamique qu’il n’y paraît. Joué, raconté et chanté par une actrice et trois acteurs, le spectacle plonge les spectateurs dans l’univers du XIXe et le destin d’une femme qui refuse de se résoudre à sa condition, dans une mise en scène à la fois émouvante, rythmée, drôle et tragique.
La dernière bande
Jusqu’au 30 juin au Théâtre de l’œuvre, 55 rue de Clichy, 9e arr.
La pièce de Samuel Beckett Krapp est un vieillard qui, le jour de son anniversaire, s’apprête à enregistrer les souvenirs de l’année écoulée, lorsqu’il décide de réécouter une bande enregistrée trente ans auparavant. Se moquant de lui-même, de sa vie morose et de ses espoirs déçus, ce personnage tragique beckettien, le seul de la pièce, est incarné de façon subtile et humaine par Jacques Weber, dans une mise en scène épurée et poétique de Peter Stein.
Un chapeau de paille d’Italie
Jusqu’au 24 juillet dans la Salle Richelieu
Alors que les grandes pièces classiques et sérieuses représentées par la Comédie Française Britannicus de Racine, et George Dandin de Molière n’ont pas fait l’unanimité des critiques ce mois-ci, ce vaudeville d’Eugène Labiche n’a reçu que des louanges.
Dans cette pièce humoristique, devenue un classique du théâtre de boulevard, un chapeau de paille mangé par un cheval un matin de noces sème la pagaille chez tous les convives assemblés. Une mise en scène dynamique et très applaudie de Georgio Barberio Corsetti.
Molière malgré moi
Du 14 juin au 10 septembre 2016 au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse, 14e arr.
Alors que ces pièces sont connues de tous, le comédien-dramaturge qui se cache derrière elles est plus emblématique. Mais qui est véritablement Molière, Jean-Baptiste Poquelin de son vrai nom, qui ne connut pas autant de succès et de bonheur qu’on pourrait le croire ? Dans ce spectacle signé Francis Perrin, la vie de l’écrivain est dévoilée, ponctuée de ses répliques les plus connues. Il s’agit là d’un portrait à la fois littéraire et dynamique, comique et dramatique.
Célimène et le Cardinal
Jusqu’au 25 juin, à la Comédie Bastille, 11e arr.
Toute en alexandrins, et se déroulant, selon la règle classique des trois unités, en un lieu et en un jour, cette pièce a cependant été écrite en 1992 par Jacques Rampal. En hommage à Molière, le dramaturge contemporain a décidé de donner une suite au Misanthrope. Le succès de cette pièce originale et drôle, dans laquelle Alceste est devenu cardinal et Célimène mère de quatre enfants, prouve que l’on n’est pas forcé de s’inscrire dans l’esthétique de son temps pour plaire, ni d’être avant-gardiste pour être artiste. La beauté de la littérature ne change pas, même si notre monde, lui – et la pièce nous le montre à travers son portrait virulent du XVIIe siècle – a bien changé…
Les Faux British
Jusqu’au 30 juin 2016 au Théâtre Saint-Georges, 9e arr.
Ayant remporté un Molière cette année dans la catégorie comédie, cette pièce de Henry Lewis, Jonathan Sayer, et Henry Shields, mise en scène par Gwen Aduh, continue d’être un triomphe d’hilarité. Cette comédie met en scène sept personnages, acteurs amateurs qui souhaitent jouer une pièce inédite de Sir Conan Doyle : un meurtre commis lors d’une party de fiançailles, le coupable étant nécessairement (oh ! so shocking !) l’un des invités présents. Les sept would-be comédiens, avec un phlegme anglais indispensable malgré leurs grands désaccords, tentent tant bien que mal de parvenir au bout de leur texte. Ces acteurs de théâtre dans le théâtre ne vous promettent pas de vous révéler la fin de la pièce imaginaire, mais jurent de vous faire rouler de rire.
Bigre
Jusqu’au 30 juillet 2016 au Théâtre Tristan Bernard, 8e arr.
Dans cette comédie burlesque muette signée Pierre Guillois, le rideau s’ouvre sur l’intérieur de trois chambres de bonnes voisines dans un immeuble de Paris, occupées par trois locataires bien différents dont la personnalité nous est révélée par les décors de leurs intérieurs. Un maniaque de l’hygiène féru de modernité et de technologie, un homme un peu hippie et complètement désordonné, à la chambre ressemblant à une caverne d’Ali-Baba, et enfin une jeune femme plutôt romantique à l’intérieur chaleureux et coquet. Sans parole, et donc appréciable pour les non-francophones, les gags s’enchaînent dans cette pièce qui ne vous ennuiera pas.
Ashley Cooper