Fil d'actus
Accueil > Non classé > Prix Littérature monde 2016 : Makenzy Orcel et Ondjaki

Prix Littérature monde 2016 : Makenzy Orcel et Ondjaki

Lors de la troisième édition du Festival Étonnants Voyageurs qui s’est tenu du 14 au 16 mai à Saint-Malo, le Prix Littérature monde a été décerné à Makenzy Orcel et le Prix Littérature monde étranger, à Ondjaki.

Les prix littérature monde

En 2014, l’association Étonnants Voyageurs et l’Agence Française de Développement se sont associées pour créer les Prix littérature monde. Ces deux prix ont pour vocation de « valoriser les voix littéraires qui embrassent le monde et qui, par le prisme de la fiction, renouvellent la vision de la réalité économique, sociale et culturelle des quatre continents dans lesquels elle intervient ». Le jury est composé de Paule Constant, Ananda Devi, Nancy Huston, Dany Laferrière, Michel Le Bris, Atiq Rahimi et Boualem Sansal. Cette année, les lauréats sont Makenzy Orcel pour L’Ombre animale, publié aux éditions Zulma, et l’écrivain angolais Ondjaki, pour Les transparents (éditions Métailié). Chaque prix est doté d’une somme de 3000€.

Prix Littérature monde : L’Ombre animale, Makenzy Orcel

makenzy-orcel

Récemment récompensé par les prix Louis-Guilloux 2016, Prix Ethiophile, et Prix littéraire des Caraïbes de l’Adelf, l’ouvrage l’Ombre animale a désormais reçu le Prix Littérature monde. Makenzy Orcel, écrivain haïtien né en 1983 à Port-au-Prince, signe là son troisième roman. L’auteur a déjà publié plusieurs recueils de poésies et 2 romans dont Les Immortelles en 2012 (prix Thyde Monnier de la SGDL), laissant la parole à une prostituée de Port-au-Prince. Ce roman, écrit suite au tremblement de terre survenu à Haïti, raconte la folie de vivre malgré l’épouvante.

L’Ombre animale fait également parler une femme haïtienne, ou plutôt le fantôme de cette vielle dame, qui, libérée de la vie, peut enfin dire tout ce qu’elle pense. Tout le long du roman, elle s’adresse à sa mère, et dresse un portrait d’Haïti. Elle retrace son enfance compliquée aux côtés d’un père alcoolique et violent, d’une mère soumise et d’un frère rêveur qu’elle adore. « Difficile de résumer l’incroyable profusion d’un texte qui brouille les cartes, échappe aux étiquetages et choisit l’éclat du verbe comme unique boussole. Makenzy Orcel est un archéologue du sens, un écrivain sensoriel qui puise dans la marginalité une puissance d’évocation rare », ont déclaré les organisateurs du festival.

L’année dernière, L’Ancêtre en solitude (Simone Schwarz-Bart ), publié aux éditions du Seuil, avait été récompensé.

Prix Littérature Monde étranger : Les Transparents d’Ondjaki

ondjaki

Déjà récompensé par le Prix Transfuge du meilleur roman africain, Les Transparents est maintenant lauréat du Prix Littérature Monde étranger. Il succède à l’ouvrage Le Fils de Philip Meyer, publié chez Albin Michel, qui avait remporté le prix l’année précédente.

L’auteur Ondjaki, de son vrai nom Ndalu de Almeida, est un écrivain angolais. Après avoir travaillé sur des projets cinématographiques, il décide finalement de publier des poèmes et des romans qui obtiennent un certain succès. L’auteur reçoit plusieurs prix dont le Grande Prémio de Conto Camilo Castelo Branco, décerné par l’Association des écrivains portugais. En 2010, Ondjaki est également récompensé par l’un des plus prestigieux prix littéraire brésilien, le Prix Jabuti, pour son livre Uma escuridão bonita.

Les Transparents, c’est avant tout une ville d’Afrique, Luanda, où des milliers de vies se croisent et se mêlent au détour des rues agitées. Il ne s’agit pas réellement d’une histoire, au sens premier du terme, mais plutôt d’une succession de nombreux portraits et événements qui dépeignent la réalité de la ville, la nécessité de survivre, de s’accrocher. Ananda Devi, la présidente du jury a déclaré : « Au-delà de l’histoire elle-même, c’est l’écriture d’Ondjaki qui opère une magie poignante et énigmatique, rendant l’Aveugle, le MarchandDeCoquillage, GrandMéreKunjikise et Odonato – celui en qui la transparence de la misère se manifeste – si proches de nous, si humains, si frères. »

Fanny Kalinine

Commentaires :